Chères et chers collègues,
Nous avons la grande tristesse de vous faire part du décès de Sylvie Granger, survenu le 12 juin 2022. Maîtresse de conférences à l’Université du Mans de 1998 à 2016, elle était l’une des plus grandes spécialistes de l’histoire des musiciens et des danseurs à l’époque moderne.
Sa thèse, intitulée Musiciens dans la ville, a été publiée en 2002 aux Editions Belin. Réalisée notamment à partir des minutes notariales, elle a permis d’étudier cette population sous un angle très original, à la fois social et culturel. Plus récemment, Sylvie Granger a publié aux PUR en 2019 un nouvel ouvrage, Danser dans la France des Lumières, où elle étudiait plus spécifiquement les maîtres de danse provinciaux.
Sylvie Granger a également contribué à publier d’importantes sources du for privé, dont le Journalde Nepveu de La Manouilère (PUR, 2013), un chanoine du Mans qui permet en particulier d’appréhender la vie quotidienne des élites laïques et religieuses de cette ville depuis le milieu du XVIIIe siècle jusqu’à l’Empire.
Pendant une vingtaine d’années, elle a très activement contribué au projet ANR MUSEFREM, la grande enquête prosopographique consacrée au parcours professionnel et géographique des musiciens d’Eglise au cours du XVIIIe siècle. Dans ce cadre, Sylvie Granger a rédigé de très nombreuses notices, la dernière en date étant celle du Doubs, qu’elle a mise en ligne à la fin du mois d’avril dernier.
Enfin, en matière d’enseignement, elle a innové en proposant pendant plus d’une dizaine d’années une UE inédite sur la danse ancienne, qui a eu beaucoup de succès sur le campus. Elle comprenait, certes, un cours théorique, mais surtout des travaux dirigés au cours desquels les étudiantes et les étudiants apprenaient les danses anciennes, surtout celles du XVIII° siècle, car notre collègue faisait partie d’un groupe de danse renommé. Elle a également organisé avec Serge Bertin des spectacles de danse de l’époque moderne à l’abbaye de l’Epau, pour le public de Liaison Université.
Bien cordialement,
Laurent Bourquin et Jean-Marie Constant